Alors qu’une crise sanitaire liée au coronavirus touche le monde entier, l’économie se retrouve à l’arrêt et de nombreuses personnes voient leurs revenus baisser considérablement. Pour les personnes ayant contracté un prêt immobilier, cette situation peut s’avérer particulièrement préjudiciable sur le plan financier. Afin de faire face à ces baisses de revenus, de nombreux emprunteurs s’interrogent donc sur la possibilité de réduire ses mensualités. Nous vous détaillons ici toutes les solutions pour pouvoir passer au mieux cette période particulièrement compliquée.
Une baisse de revenus pour de nombreux français
Alors que seules les activités “essentielles à la nation” peuvent continuer, de nombreux français doivent rester confinés afin d’éviter au maximum la propagation du coronavirus. Sur ces français confinés, si certains peuvent continuer à travailler en télétravail, de nombreuses personnes se retrouvent au chômage forcé. Afin d’éviter un effondrement de l’économie et une situation qui pourrait être catastrophique pour de nombreuses entreprises, l’Etat a annoncé la possibilité de mettre en place le chômage partiel pour les entreprises où le télétravail est impossible.
Permettant de pallier, en partie, à la fermeture obligatoire de nombreuses entreprises, la simplification du recours au chômage partiel a pour objectif de protéger les emplois et d’éviter les licenciements. Malgré la mise en place de ces mesures pour aider financièrement les entreprises, de nombreux salariés ont connu une baisse de leurs revenus. Une situation qui s’avère également très compliquée pour les indépendants, les artisans et les professions libérales qui voient leur activité s’arrêter totalement du jour au lendemain. Face à ces pertes de revenus plus ou moins conséquentes selon les situations, de nombreux français s’inquiètent quant à leurs capacités de rembourser les crédits auxquels ils ont souscrits.
Peut-on faire jouer son assurance de prêt ?
Afin de garantir le bon remboursement de votre emprunt, la souscription à une assurance de prêt est une condition exigée par les banques, et plus particulièrement pour les prêts immobiliers. Ce type d’assurance vous permet ainsi de garantir le bon remboursement de vos mensualités dans le cas où vous n’êtes plus en capacité suite à un accident ou une maladie notamment. Ainsi dans ce type de contrat, on retrouve différentes garanties pour protéger les emprunteurs : décès, invalidité, incapacité de travail…
Si certains contrats disposent d’une garantie “Perte d’emploi”, elle est conditionnée à des circonstances particulières. En effet, ce type de garantie dispose généralement de délais de carence pouvant être particulièrement longs (en moyenne 6 mois) et ne couvrent pas l’intégralité des mensualités. De ce fait, l’assurance emprunteur ne pourra pas vous être utile dans cette situation de chômage partiel.
Peut suspendre son remboursement ?
En se penchant sur les conditions de votre contrat de prêt, vous pourrez trouver les conditions pour profiter d’une suspension partielle ou complète du remboursement de l’emprunt. Cette clause de modularité est présente dans la quasi-totalité de contrats afin de protéger les emprunteurs qui feraient face à une situation inattendue. Permettant de suspendre le remboursement des mensualités pour une durée comprise généralement entre 2 et 3 mois (6 mois au maximum), cette clause peut être activée sur demande au conseiller bancaire. Pour l’activer, l’emprunteur doit en justifier le motif : perte d’emploi, baisse de revenus, accident de la vie. Le chômage partiel rentre ainsi dans les conditions posées à cette clause. La suspension entraîne ainsi un report d’échéances qui peut se dérouler de deux manières :
- Report partiel : le remboursement du capital est arrêté mais les intérêts sont toujours payés par l’emprunteur.
- Report total : l’emprunteur ne rembourse plus ni le capital, ni les intérêts.
Le choix du mode de report des mensualités va dépendre de votre situation et de l’impact qu’a le chômage partiel sur vos finances. Afin de bénéficier de ce report, il convient d’en informer son conseiller le plus rapidement possible pour que votre demande soit traitée dans les meilleures délais. En effet, la crise sanitaire touche l’ensemble des secteurs d’activité, et l’activité dans les banques n’est pas épargnée.
Les banques s’adaptent à la situation
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. En effet, alors que la crise sanitaire touche l’ensemble des activités économiques à l’échelle mondiale, l’Etat a demandé aux acteurs bancaires de se montrer compréhensifs et d’assouplir leurs conditions pour que tout le monde puisse faire face à cette crise. Avant même que l’Etat ne leur demande, les banques ont bien compris que la situation allait être compliquée pour de nombreux emprunteurs et avaient déjà commencé à mettre en place des dispositifs pour accompagner leurs clients.
Ainsi, même si les contrats ne prévoyaient pas de report des mensualités, les banques ont assoupli leurs conditions pour offrir cette possibilité à un maximum de leurs clients. Elles ont également fait en sorte de ne pas appliquer de frais sur ces reports de mensualités, totalement indépendants de la volonté des emprunteurs ou d’une éventuelle mauvaise gestion de leur part. Un assouplissement des conditions qui est donc essentiel pour les emprunteurs mais également pour les banques.
En effet, l’intérêt des banques étant que les clients remboursent leurs crédits, elles se doivent de s’adapter à la situation exceptionnelle. Sans assouplissement de leurs conditions, les banques seraient confrontées à de nombreux défauts de paiement de la part de leurs clients. L’accompagnement des clients et la modulation de leurs crédits s’avèrent donc essentiels pour les banques.
Un impact considérable sur le marché immobilier
Si la crise sanitaire et la crise économique qu’elle entraîne, impacte fortement les personnes ayant déjà un emprunt à rembourser, elle représente également un frein conséquent au marché immobilier. En effet, les agents immobiliers ne pouvant plus exercer, les investissements immobiliers se retrouvent donc à l’arrêt. A l’heure actuelle, les effets sur les taux d’emprunt et les prix de l’immobilier ne sont pas encore connus mais ils pourraient être également impactés.
Si l'activité économique devrait progressivement reprendre à partir du 11 mai en France, la situation financière de nombreux français va sans doute rester encore compliquée pour les mois à venir. Les établissements bancaires vont donc devoir mettre en place les mesures adéquates pour protéger au mieux leurs clients afin d’éviter qu’ils se retrouvent dans l’impossibilité de rembourser.